L’ÉVOLUTION DE LA POPULATION


A quoi sert le recensement ? Différences entre recensements de 1990 et 1982 Évolution des recensements entre 1831 et 1990.
Situation par rapport au département Évolution du monde agricole Évolution du commerce et de l'artisanat

 

LE RECENSEMENT

Depuis pratiquement deux siècles, la France recense tous les 7 ou 8 ans la population de ses villes, communes et villages. Au printemps dernier, a eu lieu le 32° recensement. C'est l'occasion de faire le point et voir quelle a été l'évolution de notre commune en la comparant aux communes voisines.
Tout d'abord, à quoi sert le recensement ?

* PREMIER OBJECTIF

Détermination de la population légale nécessaire à l'application de nombreux textes législatifs et administratifs (de l'ordre de 200). Ces chiffres sont notamment nécessaires pour fixer les modalités de scrutin pour les élections et la répartition de la dotation globale de fonctionnement pour la commune. Pour ne citer que les deux plus importants.

* DEUXIÈME OBJECTIF

Fournir pour de nombreuses zones géographiques des données socio-démographiques permettant d'analyser l'emploi, d'organiser la vie sociale, etc...

LES RÉSULTATS DU RECENSEMENT

Différences entre les recensements de 1990 et 1982

Si la population globale de la France augmente, celle de ses campagnes a une fâcheuse tendance à diminuer. Le tableau ci-dessous donne l'évolution de la population de VEBRET comparée à celle des communes voisines d'ANTIGNAC et de SAIGNES.

Evolution des recensements entre 1831 et 1990.

En 1871, LA MONSELIE, qui auparavant était rattachée à ANTIGNAC, est devenue commune indépendante, d’où cette chute brutale de population à ANTIGNAC.

L’AGE DE LA POPULATION


La répartition des électeurs par tranche d’âge et par sexe (au 31.12.90) donne une idée de l'âge moyen de la population. 

L'âge de la population

Le pourcentage des votantes (50,68 %) est légèrement inférieur à celui de la population féminine de la France. Pourquoi ? Mystère. En ce qui concerne la jeunesse de la commune, l’INSEE a dénombré, après le recensement, 144 moins de 20 ans à Vebret.

SITUATION DE LA COMMUNE DANS LE DÉPARTEMENT


1 SUR LE PLAN DÉMOGRAPHIQUE
Le Cantal est constitué par 262 communes. Il y en a 198 qui ont une population inférieure à celle de Vebret, soit plus des trois quarts. Dans le canton de Saignes, il y a 12 communes. 8 ont une population inférieure à celle de VEBRET. Notre commune, toutes proportions gardées, fait partie, en ce qui concerne les communes rurales, des grandes communes. La commune la plus peuplée est AURILLAC avec 30 673 habitants. La commune la moins peuplée est VALJOULE avec 36 habitants (recensement 1982).

2 EN CE QUI CONCERNE SA SUPERFICIE
La commune du Cantal la plus étendue est celle de Pleaux avec 92,39 km2, la plus petite Escorailles 2,79 km2. Vebret a une superficie de 24 km2.

3 SA SITUATION GÉOGRAPHIQUE DANS LE NORD CANTAL
L’altitude de Vebret (le bourg) est de 482 m, le point le plus élevé est à 714 mètres (au-dessus de Prunet), le point le plus bas à environ 435 mètres (vers la Rhue). Pour fixer les idées, la commune la plus élevée du Cantal est Montgreleix (au chef-lieu) 1238 mètres, la plus basse Vieillevie 220 mètres.
D'après les statistiques, le Cantalien vit à une altitude moyenne de 710 mètres. Nous nous situons “dans la vallée" donc un peu plus en dessous.


ÉVOLUTION DE LA COMMUNE EN CE QUI CONCERNE L'ACTIVITÉ DES HABITANTS 

1 - LE MONDE AGRICOLE
Ce qui est le plus frappant est la diminution considérable - j'allais dire disparition des exploitants agricoles “résidants” dans la commune. Dans certains villages, les exploitants résidants ont complètement disparu. Je ne citerais, comme exemple, que Couchal où ils étaient autrefois 6 et Montpigot où ils étaient 5... Il n’y en a plus.
Il n'est pas aisé de retrouver les exploitants dans un passé lointain. Un état conservé en mairie, datant de 1944, intitulé "Contrôle des Hommes" permet de faire un point assez précis (c'était pendant la guerre et ce recensement devait avoir pour but de trouver les hommes qui essayaient de se soustraire au STO, c'est ainsi que l'on trouve certains "ouvriers agricoles" qui n'en avaient que le nom°. Donc, à la fin de la guerre, j'ai dénombré 61 exploitants (il devait y en avoir un peu plus, certaines femmes exploitant leur ferme? Les maris ou fils étant prisonniers), tous résidants. Actuellement, on en dénombre 29 dont le siège social est sur Vebret. A ces exploitants s'ajoutaient les membres de leurs familles et les ouvriers agricoles au nombre d'une vingtaine. Cette dernière catégorie a pratiquement disparu.
Dans le Cantal, il y avait 9869 salariés agricoles en 1962, 1784 en 1982.

Bien sûr, tout n'est pas en friche, et si les prairies ont été reprises pour agrandir un autre agriculteur (parfois extérieur à la commune - actuellement 7 dans ce cas), les champs, par contre, ont en grande partie disparus, transformés certains en pâturages, mais hélas beaucoup en champs de genêts. Quel est le jeune de moins de vingt ans qui se souvient avoir vu des "gendarmes" dans les champs en août et des "poulettes" en septembre ? Ont-ils jamais entendu le martèlement cadencé des fléaux qui se répondaient de village en village. Je ne pense pas qu'il existe encore dans la commune beaucoup de champ de seigle ou de sarrasin.

D'autres cultures ont disparu. Si vous allez vous promener sur le chemin allant de Couchal à Champassis, vous verrez de petits murets de soutènement de cultures en terrasse. Au début du siècle, il y avait encore de la vigne. Il y en avait également sur le versant sud des Bocans. Je ne pense pas que le vin qui en résultait eut été classé "grand cru”.

La culture du chanvre permettait de tisser les ''draps d'or" pour le battage des céréales, mais aussi de solides draps de lits (qui existent encore dans les armoires des familles les plus anciennes). Les plus âgés se souviennent que certaines maisons portaient le nom des artisans qui traitaient le chanvre (chez "lou Sartre", “lou Tinturier''). Il existait à Couchal, une teinturerie sur les bords de la Sumène.


2 - COMMERÇANTS ET ARTISANS

Certaines activités existant encore avant guerre ont complètement disparu.
Je ne sais si c'est le fait que les paysans n'aient plus fait leur pain eux-mêmes, qui a entraîné la disparition des cultures, l'abandon des fours communaux et la fermeture définitive des moulins ou l'inverse. Il y avait en activité trois moulins à Couchal, à Courtilles et à Cheyssac, sans compter celui de la Ganette qui, géographiquement, est d'Antignac. Ces moulins étaient équipés en moulin à farine et moulin à huile (noix et noisettes cassées pendant les veillées d'hiver au cours desquelles les anciens racontaient les histoires et légendes du pays).

Le remplacement de la traction animale par la mécanique a été à l'origine de la disparition des charrons (il y en a eu 2) et du Maréchal-ferrant. Ils sont remplacés par un mécanicien et un serrurier. 

Les deux chaudronniers n'auraient plus leur place. Les six couturières ou lingères qui ont travaillé simultanément dans la commune au début du siècle n'auraient pas une grosse clientèle. Les laveuses qui faisaient des "journées” ont été remplacées par les machines à laver et les sabotiers ne trouveraient plus d'acquéreurs.

Il y a eu deux laiteries, l'une à Couchal, l'autre à Vebret, deux cordonniers, quatre épiceries-merceries (en ce temps-là, il n'y avait pas de grandes surfaces et l'on allait à Bort à pied, les jours de foire).

Avant la première guerre mondiale et entre les deux guerres, on a compté simultanément une trentaine de commerçants-artisans. Les “Aubergistes” (c’est ainsi qu’ils étaient recensés) étaient au nombre de huit, quatre à Vebret, deux à Couchal, un à la gare et un à Cheyssac (en ce temps-là, il n’était pas question de passer “soif”).

 

 

Jean TOURNADRE (juillet 1991)

 

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